Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/149

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— Puisque notre père le dit, il faut le croire, et ne pas nous étonner ; n’est-ce pas, ma sœur ?

— Non, puisqu’un jour cela s’explique.

— Au fait, dit Dagobert après un moment de réflexion, une supposition ? Vous vous ressemblez tellement, n’est-ce pas, mes enfants, que quelqu’un qui n’aurait pas l’habitude de vous voir chaque jour vous prendrait facilement l’une pour l’autre… Eh bien ! s’il ne savait pas que vous êtes, pour ainsi dire, doubles, voyez dans quels étonnements il pourrait se trouver… Bien sûr, il croirait au diable, à propos de bons petits anges comme vous.

— Tu as raison, Dagobert ; comme cela bien des choses s’expliquent, ainsi que le dit notre père.

Et Rose continua de lire.

« Du reste, ma tendre Éva, c’est avec quelque fierté que je songe que Djalma a du sang français dans les veines ; son père a épousé, il y a plusieurs années, une jeune fille dont la famille, d’origine française, était depuis très-longtemps établie à Batavia, dans l’île de Java. Cette parité de position entre mon vieil ami et moi a augmenté ma sympathie pour lui, car ta famille aussi, mon Éva, est d’origine française, et depuis bien longtemps établie à