Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/167

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j’ai pris la persienne d’une main, le manche de mon couteau de l’autre, et, en même temps que je cassais deux carreaux, j’ai poussé la persienne de toutes mes forces…

— Et l’on a cru que c’était le vent ?

— On a cru que c’était le vent. Vous voyez que la brute n’est pas si brute… Le coup fait, je suis vite rentré dans le cellier en emportant mon tréteau… Au bout d’un peu de temps, j’ai entendu la voix du vieux… j’avais bien fait de me dépêcher…

— Oui, quand je t’ai sifflé, il venait d’entrer dans la salle où l’on soupe ; je l’y croyais pour plus de temps.

— Cet homme-là n’est pas fait pour rester longtemps à souper, dit le géant avec mépris. Quelques moments après que les carreaux ont été cassés… le vieux a ouvert la fenêtre et a appelé son chien en lui disant : « Saute ! » j’ai tout de suite couru à l’autre bout du cellier ; sans cela le maudit chien m’aurait éventé derrière la porte.

— Le chien est maintenant renfermé dans l’écurie où est le cheval du vieillard… Continue.

— Quand j’ai entendu refermer la persienne et la fenêtre, je suis de nouveau sorti du cellier, j’ai replacé mon tréteau et je suis remonté ; tirant