Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/176

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— Je l’espère ; cependant, si vous en aviez la force, il faudrait doubler quelques étapes, car en ne faisant que nos cinq lieues par jour, et encore sans accident, nous n’arriverions à Paris au plus tôt que vers le commencement de février, et il vaudrait mieux avoir plus d’avance.

— Mais, puisque notre père est dans l’Inde, et que condamné à mort il ne peut pas rentrer en France, quand le reverrons-nous donc ?

— Et où cela, le reverrons-nous ?

— Pauvres enfants, c’est vrai… il y a tant de choses que vous ne savez pas ; quand le voyageur l’a quitté, le général ne pouvait pas revenir en France, c’est vrai, mais maintenant il le peut.

— Et pourquoi le peut-il ?

— Parce que, l’an passé, les Bourbons, qui l’avaient exilé, ont été chassés à leur tour… la nouvelle en sera arrivée dans l’Inde, et votre père viendra certainement vous attendre à Paris, puisqu’il espère que vous et votre mère y serez le 13 février de l’an prochain.

— Ah ! maintenant je comprends, nous pouvons espérer de le revoir, dit Rose en soupirant.

— Sais-tu comment il s’appelle, ce voyageur, Dagobert ?

— Non, mes enfants… mais qu’il s’appelle