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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/219

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femmes, par son débit de bimbeloterie dévote ; l’on savait, de plus, qu’il était appuyé par quelques personnes éminentes. L’insistance du soldat blessa donc le magistrat, qui, reprenant sa physionomie rogue, répondit sèchement :

— Vous me feriez repentir de mon impartialité. Comment ! au lieu de me remercier, vous demandez encore ?

— Mais, M. le bourgmestre… je demande une chose juste… je voudrais être blessé à la main comme le Prophète, et pouvoir continuer ma route.

— Il ne s’agit pas de ce que vous voudriez ou non… j’ai prononcé… c’est fini.

— Mais…

— Assez… assez… Passons à autre chose… Vos papiers.

— Oui, nous allons parler de mes papiers… mais je vous en supplie, M. le bourgmestre, ayez pitié de ces deux enfants qui sont là… Faites que nous puissions continuer notre voyage… et…

— J’ai fait tout ce que je peux faire… plus même peut-être que je n’aurais dû… Encore une fois, vos papiers.

— D’abord, il faut que je vous explique…

— Pas d’explication… Vos papiers… Pré-