Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/317

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d’incantation magnétique, la sueur qui baignait le front de Djalma devint plus abondante ; il poussa un soupir étouffé, puis, deux ou trois fois les muscles de son visage tressaillirent, car ces attouchements, trop légers pour l’éveiller, lui causaient pourtant un sentiment de malaise indéfinissable…

Le couvant d’un œil inquiet, ardent, l’étrangleur continua sa manœuvre avec tant de patience, tant de dextérité, que Djalma, toujours endormi, mais ne pouvant supporter davantage cette sensation vague et cependant agaçante, dont il ne se rendait pas compte, porta machinalement sa main droite à sa figure, comme s’il eût voulu se débarrasser du frôlement importun d’un insecte…

Mais la force lui manqua ; presque aussitôt, sa main inerte et appesantie retomba sur sa poitrine…

Voyant, à ce symptôme, qu’il touchait au but désiré, l’étrangleur réitéra ses attouchements sur les paupières, sur le front, sur les tempes, avec la même adresse…

Alors Djalma, de plus en plus accablé, anéanti sous une lourde somnolence, n’ayant pas sans doute la force ou la volonté de porter sa main à son visage, détourna machinalement sa tête, qui retomba languissante sur son épaule