Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/318

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droite, cherchant, par ce changement d’attitude, à se soustraire à l’impression désagréable qui le poursuivait…

Ce premier résultat obtenu, l’étrangleur put agir librement.

Voulant rendre alors aussi profond que possible le sommeil qu’il venait d’interrompre à demi, il tâcha d’imiter le vampire, et, simulant le jeu d’un éventail, il agita rapidement ses deux mains étendues autour du visage brûlant du jeune Indien…

À cette sensation de fraîcheur inattendue et si délicieuse au milieu d’une chaleur suffocante, les traits de Djalma s’épanouirent machinalement ; sa poitrine se dilata, ses lèvres entr’ouvertes aspirèrent cette brise bienfaisante, et il tomba dans un sommeil d’autant plus invincible qu’il avait été contrarié, et qu’il s’y livrait alors sous l’influence d’une sensation de bien-être.

Un rapide éclair illumina de sa lueur flamboyante la voûte ombreuse qui abritait l’ajoupa ; craignant qu’au premier coup de tonnerre le jeune Indien ne s’éveillât brusquement, l’étrangleur se hâta d’accomplir son projet.

Djalma, couché sur le dos, avait la tête penchée sur son épaule droite et son bras gauche étendu ; l’étrangleur, blotti à sa gauche, cessa