Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/458

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— C’est notre ange gardien…, reprit Blanche.

— Sans lui, dit Rose, nous mourions ce matin dans le naufrage…

— Lui !… C’est lui… qui…

Dagobert n’en put dire davantage.

Le cœur gonflé, les yeux humides, il courut au missionnaire et s’écria avec un accent de reconnaissance impossible à rendre, en lui tendant les deux mains :

— Monsieur, je vous dois la vie de ces deux enfants… Je sais à quoi ça m’engage… je ne vous dis rien de plus… parce que ça dit tout…

Mais, frappé d’un souvenir soudain, il s’écria :

— Mais attendez donc… Est-ce que, lorsque je tâchais de me cramponner à une roche… pour n’être pas entraîné par les vagues, ce n’est pas vous qui… m’avez tendu la main ?… Oui… vos cheveux blonds… votre figure jeune… mais certainement… c’est vous… maintenant… je vous reconnais…

— Malheureusement… monsieur… les forces m’ont manqué… et j’ai eu la douleur de vous voir retomber dans la mer.

— Je n’ai rien de plus à vous dire pour vous remercier… que ce que je vous ai dit tout à l’heure, reprit Dagobert avec une simplicité