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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/495

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nez aquilin, à la physionomie hardie, expressive et ouverte ; sa ressemblance avec Dagobert était d’autant plus frappante, qu’il portait, selon la mode d’alors, une épaisse moustache brune, et que sa barbe, taillée en pointe, lui couvrait le menton ; ses joues étaient d’ailleurs rasées depuis l’angle de la mâchoire jusqu’aux tempes ; un pantalon de velours olive, une blouse bleue bronzée à la fumée de la forge, une cravate négligemment nouée autour de son cou nerveux, une casquette de drap à courte visière, tel était le costume d’Agricol ; la seule chose qui contrastât singulièrement avec ces habits de travail était une magnifique et large fleur d’un pourpre foncé, à pistils d’un blanc d’argent, que le forgeron tenait à la main.

— Bonsoir, bonne mère…, dit-il en entrant et en allant aussitôt embrasser Françoise.

Puis faisant un signe de tête amical à la jeune fille, il ajouta :

— Bonsoir, ma petite Mayeux.

— Il me semble que tu es bien en retard, mon enfant…, dit Françoise en se dirigeant vers le petit poêle où était le modeste repas de son fils, je commençais à m’inquiéter…

— À t’inquiéter pour moi… ou pour mon souper, chère mère ? dit Agricol. Dia-