Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/497

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Hein ! ma mère, dit Agricol en s’approchant de sa mère pour lui montrer la fleur de plus près. Regardez, admirez, et surtout sentez… car il est impossible de trouver une odeur plus douce, plus agréable… c’est un mélange de vanille et de fleur d’oranger[1].

— C’est vrai, mon enfant, ça embaume. Mon Dieu ! que c’est donc beau ! dit Françoise en joignant les mains avec admiration. Où as-tu trouvé cela ?

— Trouvé ? ma bonne mère ! dit Agricol en riant. Diable ! vous croyez que l’on fait de ces trouvailles-là en venant de la barrière du Maine à la rue Brise-Miche ?

— Et comment donc l’as-tu, alors ? dit la Mayeux, qui partageait la curiosité de Françoise.

— Ah ! voilà… vous voudriez bien le savoir… eh bien ! je vais vous satisfaire… cela t’expliquera pourquoi je rentre si tard, ma bonne mère… car autre chose encore m’a attardé : c’est vraiment la soirée aux aventures… Je m’en revenais donc d’un bon pas ; j’étais déjà au coin de la rue de Babylone, lorsque j’entends un petit jappement doux et plaintif ; il faisait

  1. Fleur magnifique du crinum amabile, admirable plante bulbeuse de serre chaude.