Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/498

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encore un peu jour… je regarde… c’était la plus jolie petite chienne qu’on puisse voir, grosse comme le poing, noire et feu avec des soies et des oreilles traînant jusque sur ses pattes.

— C’était un chien perdu, bien sûr, dit Françoise.

— Justement. Je prends donc la pauvre petite bête, qui se met à me lécher les mains ; elle avait autour du cou un large ruban de satin rouge, noué avec une grosse bouffette ; ça ne me disait pas le nom de son maître ; je regarde sous le ruban, et je vois un petit collier fait de chaînettes d’or ou de vermeil, avec une petite plaque ;… je prends une allumette chimique dans ma boîte à tabac ; je frotte, j’ai assez de clarté pour lire, et je lis : Lutine appartient à mademoiselle Adrienne de Cardoville, rue de Babylone, numéro 7.

— Heureusement tu te trouvais dans la rue, dit la Mayeux.

— Comme tu dis ; je prends la petite bête sous mon bras, je m’oriente, j’arrive le long d’un grand mur de jardin qui n’en finissait pas, et je trouve enfin la porte d’un petit pavillon qui dépend sans doute d’un grand hôtel situé à l’autre bout du mur du parc, car ce jardin a l’air d’un parc ;… je regarde en l’air et je vois le