Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/499

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numéro 7, fraîchement peint au-dessus d’une petite porte à guichet ; je sonne ; au bout de quelques instants passés sans doute à m’examiner, car il me semble avoir vu deux yeux à travers le grillage du guichet, on m’ouvre… À partir de maintenant… vous n’allez plus me croire…

— Pourquoi donc, mon enfant ?

— Parce que j’aurai l’air de vous faire un conte de fées.

— Un conte de fées ? dit la Mayeux.

— Absolument, car je suis encore tout ébloui, tout émerveillé de ce que j’ai vu… c’est comme le vague souvenir d’un rêve.

— Voyons donc, voyons donc, dit la bonne mère, si intéressée qu’elle ne s’apercevait pas que le souper de son fils commençait à répandre une légère odeur de brûlé.

— D’abord, reprit le forgeron en souriant de l’impatiente curiosité qu’il inspirait, c’est une jeune demoiselle qui m’ouvre, mais si jolie, mais si coquettement et si gracieusement habillée, qu’on eût dit un charmant portrait des temps passés ; je n’avais pas dit un mot qu’elle s’écrie : « Ah ! mon Dieu, monsieur, c’est Lutine ; vous l’avez trouvée, vous la rapportez ; combien mademoiselle Adrienne va être heureuse ! Venez tout de suite, venez ; elle regretterait