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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/504

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parfumée, qui, donnée par une main charmante, devait être si précieuse à Agricol.

— Maintenant, ma mère, reprit en riant le jeune forgeron, qui ne s’était pas aperçu de la pénible émotion de la Mayeux, vous avez mangé votre pain blanc le premier en fait d’histoires… Je viens de vous dire une des causes de mon retard… Voici l’autre :… tout à l’heure… en entrant, j’ai rencontré le teinturier au bas de l’escalier ; il avait les bras d’un vert-lézard superbe ; il m’arrête et il me dit d’un air tout effaré qu’il avait cru voir un homme assez bien mis rôder autour de la maison comme s’il espionnait… « Eh bien ! qu’est-ce que ça vous fait, père Loriot ? lui ai-je dit. Est-ce que vous avez peur qu’on surprenne votre secret de faire ce beau vert dont vous êtes ganté jusqu’au coude ? »

— Qu’est-ce que ça peut être, en effet, que cet homme, Agricol ? dit Françoise.

— Ma foi, ma mère, je n’en sais rien, et je ne m’en occupe guère ; j’ai engagé le père Loriot, qui est bavard comme un geai, à retourner à sa cuve, vu que d’être espionné devait lui importer aussi peu qu’à moi.

En disant ces mots, Agricol alla déposer le petit sac de cuir qui contenait sa paye dans le tiroir du milieu de l’armoire.