Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/514

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don… vous savez bien que quand je m’échappe à propos de certaines choses… c’est malgré moi, car je sais la peine que je vous cause.

— Ce n’est pas moi… que tu offenses… mon pauvre cher enfant.

— Ça revient au même, car je ne sais rien de pis que d’offenser sa mère… mais quant à ce que je te disais de la prochaine arrivée de mon père… il n’y a pas à en douter…

— Mais depuis quatre mois… nous n’avons pas reçu de lettre.

— Rappelle-toi, ma mère : dans cette lettre qu’il dictait, parce que, nous disait-il avec sa franchise de soldat, s’il lisait passablement, il n’en allait pas de même de l’écriture ; dans cette lettre il nous disait de ne pas nous inquiéter de lui, qu’il serait à Paris à la fin de janvier, et que trois ou quatre jours avant son arrivée, il nous ferait savoir par quelle barrière il arriverait, afin que j’aille l’y chercher.

— C’est vrai, mon enfant… et pourtant nous voici au mois de février, et rien encore…

— Raison de plus pour que nous ne l’attendions pas longtemps ; je vais même plus loin, je ne serais pas étonné que ce bon Gabriel arrivât à peu près à cette époque-ci… Sa dernière lettre d’Amérique me le faisait espérer. Quel