Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/524

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elles, augmentait encore sa surprise ; puis enfin leurs modestes vêtements de deuil semblaient annoncer qu’elles étaient pauvres, et involontairement la Mayeux se sentait encore plus de sympathie pour elles.

— Chères enfants ! elles ont froid, leurs petites mains sont toutes glacées, et malheureusement le poêle est éteint…, dit Françoise.

Et elle cherchait à réchauffer dans les siennes les mains des orphelines, pendant que Dagobert et son fils se livraient à un épanchement de tendresse si longtemps contenu…

Aussitôt que Françoise eut dit que le poêle était éteint, la Mayeux, empressée de se rendre utile pour faire excuser sa présence, peut-être inopportune, courut au petit cabinet où étaient renfermés le charbon et le bois, en prit quelques menus morceaux, revint s’agenouiller près du poêle en fonte, et à l’aide de quelque peu de braise cachée sous la cendre, parvint à rallumer le feu, qui bientôt tira et gronda, pour se servir des expressions consacrées ; puis, remplissant une cafetière d’eau, elle la plaça dans la cavité du poêle, pensant à la nécessité de quelque breuvage chaud pour les jeunes filles.

La Mayeux s’occupa de ces soins avec si peu de bruit, avec tant de célérité ; on pensait naturellement si peu à elle au milieu des vives