Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/526

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Par un ressentiment singulier, cette caresse émut la Mayeux jusqu’aux larmes… elle passa plusieurs fois sa main longue, maigre et blanche sur la tête intelligente du chien ; puis, ne se voyant plus bonne à rien, car elle avait rendu tous les petits services qu’elle croyait pouvoir rendre, elle prit la belle fleur qu’Agricol lui avait donnée, ouvrit doucement la porte, et sortit si discrètement que personne ne s’aperçut de son départ.

Après ces épanchements d’une affection mutuelle, Dagobert, sa femme et son fils vinrent à penser aux réalités de la vie.

— Pauvre Françoise, dit le soldat en montrant Rose et Blanche d’un regard, tu ne t’attendais pas à une si jolie surprise ?

— Je suis seulement fâchée, mon ami, répondit Françoise, que les demoiselles du général Simon n’aient pas un meilleur logis que cette pauvre chambre… car avec la mansarde d’Agricol…

— Ça compose notre hôtel, et il y en a de plus beaux ; mais rassure-toi, les pauvres enfants sont habituées à ne pas être difficiles ;… demain matin je partirai avec mon garçon, bras dessus bras dessous, et je te réponds qu’il ne sera pas celui qui marchera le plus droit et le plus fier de nous deux. Nous irons trouver