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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/550

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çon ?… moi, mon premier somme est fait… la langue me démange en diable…

— Va vite, Agricol, dit la Mayeux, ton absence pourrait l’inquiéter… En tout cas ne sors pas demain matin avant que je puisse te dire… si j’ai vu quelque chose d’inquiétant.

— Agricol… tu n’es donc pas là ? reprit Dagobert d’une voix plus haute.

— Me voici, mon père, dit le forgeron en sortant du cabinet de la Mayeux et en entrant dans la mansarde de son père, j’avais été fermer le volet d’un grenier que le vent agitait… de peur que le bruit ne te réveillât.

— Merci, mon garçon… mais ce n’est pardieu pas le bruit qui m’a réveillé, dit gaiement Dagobert, c’est une faim enragée de causer avec toi… Ah ! mon pauvre garçon, c’est un fier dévorant qu’un vieux bonhomme de père qui n’a pas vu son fils depuis dix-huit ans !…

— Veux-tu de la lumière, mon père ?

— Non, non, c’est du luxe… causons dans le noir… ça me fera un nouvel effet de te voir demain matin, au point du jour… ce sera comme si je te voyais une seconde fois… pour la première fois.

La porte de la chambre d’Agricol se referma, la Mayeux n’entendit plus rien…

La pauvre créature se jeta tout habillée sur