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XVI


Le réveil.


Le temps, humide et brumeux pendant une partie de la nuit, était, au matin, devenu clair et froid. À travers le petit châssis vitré qui éclairait la mansarde où Agricol avait couché avec son père, on apercevait un coin du ciel bleu.

Le cabinet du jeune forgeron était d’un aspect aussi pauvre que celui de la Mayeux ; pour tout ornement, au-dessus de la petite table de bois blanc où Agricol écrivait ses inspirations poétiques, on voyait, cloué au mur, le portrait de Béranger, du poëte immortel que le peuple chérit et révère… parce que ce rare et excellent génie a aimé, a éclairé le peuple et a chanté ses gloires et ses revers.

Quoique le jour commençât de poindre, Dagobert et Agricol étaient déjà levés. Ce dernier avait eu assez d’empire sur lui-même pour dissimuler ses vives inquiétudes, car la réflexion était encore venue augmenter ses craintes.

La récente échauffourée de la rue des Prou-