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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/557

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le travail… c’est sacré, puisque c’est lui qui soutient ta mère… C’est égal, c’est vexant, diablement vexant, et encore… non… je suis injuste… vois donc comme on s’habitue vite au bonheur… voilà que je grogne en vrai grognard pour une promenade reculée de quelques heures, moi qui, pendant dix-huit ans ai espéré te revoir sans trop y compter… Tiens, je ne suis qu’un vieux fou. Vive la joie et mon Agricol !…

Et, pour se consoler, le soldat embrassa gaiement et cordialement son fils.

Cette caresse fit mal au forgeron, car il craignait de voir d’un moment à l’autre se réaliser les craintes de la Mayeux.

— Maintenant que je suis remis, dit Dagobert en riant, parlons d’affaires : sais-tu où je trouverai l’adresse de tous les notaires de Paris ?

— Je ne sais pas ;… mais rien n’est plus facile.

— Voici pourquoi : j’ai envoyé de Russie par la poste, et par ordre de la mère des deux enfants que j’ai amenées ici, des papiers importants à un notaire de Paris. Comme je devais aller le voir dès mon arrivée… j’avais écrit son nom et son adresse sur un portefeuille ; mais on me l’a volé en route… et comme j’ai oublié ce diable de nom, il me semble que si