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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/559

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sortir la délicatesse de l’angélique physionomie de Gabriel.

— J’étais prévenu par mon père de ton arrivée…, dit enfin le forgeron à son frère adoptif. Je m’attendais à te voir d’un moment à l’autre… et pourtant… mon bonheur est cent fois plus grand encore que je ne l’espérais.

— Et ma bonne mère…, dit Gabriel en serrant affectueusement les mains de Dagobert, vous l’avez trouvée en bonne santé ?

— Oui, mon brave enfant, sa santé deviendra cent fois meilleure encore, puisque nous voilà tous réunis ;… rien n’est sain comme la joie…

Puis s’adressant à Agricol qui, oubliant sa crainte d’être arrêté, regardait le missionnaire avec une expression d’ineffable affection :

— Et quand on pense qu’avec cette figure de jeune fille, Gabriel a un courage de lion… car je t’ai dit avec quelle intrépidité il avait sauvé les filles du maréchal Simon, et tenté de me sauver moi-même…

— Mais, Gabriel, qu’as-tu donc au front ? s’écria tout à coup le forgeron qui, depuis quelques instants, regardait attentivement le missionnaire.

Gabriel, ayant jeté son chapeau en entrant, se trouvait justement au-dessous du châssis