Aller au contenu

Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/570

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’un pas dans le sombre corridor, et dit d’une voix inquiète :

— Mon Dieu, Agricol, il y a une heure qu’il fait grand jour, et tu n’es pas encore parti… quelle imprudence !… J’ai veillé en bas… dans la rue… Jusqu’à présent, je n’ai rien vu d’alarmant ;… mais on peut venir pour t’arrêter d’un moment à l’autre… je t’en conjure… hâte-toi de partir, et d’aller chez mademoiselle de Cardoville… il n’y a pas une minute à perdre…

— Sans l’arrivée de Gabriel, je serais parti… Mais pouvais-je résister au bonheur de rester quelques instants avec lui ?

— Gabriel est ici ? dit la Mayeux avec une douce surprise, car, on l’a dit, elle avait été élevée avec lui et Agricol.

— Oui, répondit Agricol, depuis une demi-heure il est avec moi et mon père…

— Quel bonheur j’aurai aussi à le revoir ! dit la Mayeux. Il sera sans doute monté pendant que j’étais allée tout à l’heure chez ta mère lui demander si je pouvais lui être bonne à quelque chose, à cause de ces jeunes demoiselles ;… mais elles sont si fatiguées, qu’elles dorment encore. Madame Françoise m’a priée de te donner cette lettre pour ton père ;… elle vient de la recevoir…

— Merci, ma bonne Mayeux…