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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/571

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— Maintenant que tu as vu Gabriel… ne reste pas plus longtemps… Juge quel coup pour ton père… si devant lui on venait t’arrêter, mon Dieu !

— Tu as raison… il est urgent que je parte… auprès de lui et de Gabriel, malgré moi, j’avais oublié mes craintes…

— Pars vite… et peut-être dans deux heures, si mademoiselle de Cardoville te rend ce grand service… tu pourras revenir bien rassuré pour toi et pour les tiens…

— C’est vrai… quelques minutes encore… et je descends.

— Je retourne guetter à la porte ; si je voyais quelque chose… je remonterais vite t’avertir ; mais ne tarde pas.

— Sois tranquille…

La Mayeux descendit prestement l’escalier pour aller veiller à la porte de la rue, et Agricol rentra dans la mansarde.

— Mon père, dit-il à Dagobert, voici une lettre que ma mère vous prie de lire ; elle vient de la recevoir.

— Eh bien ! lis pour moi, mon garçon.

Agricol lut ce qui suit :


« Madame,

« J’apprends que votre mari est chargé, par