— Ton conseil est bon, lui dit Dagobert.
— Cela contrarie vos projets ? demanda Gabriel.
— Un peu, mes enfants, car je comptais passer ma journée avec vous autres… enfin… le devoir avant tout. Je suis venu de Sibérie à Paris… ce n’est pas pour craindre d’aller de Paris à Chartres, lorsqu’il s’agit d’une affaire importante. En deux fois vingt-quatre heures, je serai de retour. Mais c’est égal, c’est singulier. Que le diable m’emporte si je m’attendais à vous quitter aujourd’hui pour aller à Chartres ! Heureusement je laisse Rose et Blanche à ma bonne femme, et leur ange Gabriel, comme elles l’appellent, viendra leur tenir compagnie.
— Cela me sera malheureusement impossible, dit le missionnaire avec tristesse. Cette visite de retour à ma bonne mère et à Agricol… est aussi une visite d’adieux.
— Comment, d’adieux ? dirent à la fois Dagobert et Agricol.
— Hélas ! oui.
— Tu repars déjà pour une autre mission ? dit Dagobert. C’est impossible.
— Je ne puis rien vous répondre à ce sujet, dit Gabriel en étouffant un soupir, mais d’ici quelque temps… je ne puis, je ne dois revenir dans cette maison…