Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/626

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faitement tranquille ; si la caution était insuffisante, nous aviserions à d’autres moyens.

— Mademoiselle, dit Agricol avec une émotion profonde, je vous devrai le repos, peut-être la vie de ma mère… croyez-moi, je ne serai jamais ingrat.

— C’est tout simple… Maintenant autre chose : il faut bien que ceux qui en ont trop aient le droit de venir en aide à ceux qui n’en ont pas assez… Les filles du maréchal Simon sont de ma famille ; elles logeront ici, avec moi ; ce sera plus convenable ; vous en préviendrez votre bonne mère, et, ce soir, en allant la remercier de l’hospitalité qu’elle a donnée à mes jeunes parentes, j’irai les chercher.

Tout à coup Georgette, soulevant la portière qui séparait le salon d’une pièce voisine, entra précipitamment et d’un air effrayé :

— Ah ! mademoiselle, s’écria-t-elle, il se passe quelque chose d’extraordinaire dans la rue…

— Comment cela ?… explique-toi.

— Je venais de reconduire ma couturière jusqu’à la petite porte, il m’a semblé voir des hommes de mauvaise mine regarder attentivement les murs et les croisées du petit bâtiment attenant au pavillon, comme s’ils voulaient épier quelqu’un.