Aller au contenu

Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/629

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— On a tenté de m’attirer au dehors afin de ne pas avoir à pénétrer légalement chez vous ; mais à cette heure, mademoiselle, si je ne sors pas, on entrera, et jamais je ne vous exposerai à un pareil désagrément. Je ne suis plus inquiet de ma mère, que m’importe la prison ?

— Et le chagrin que votre mère ressentira ? et ses inquiétudes ? et ses craintes ? n’est-ce donc rien ? Et votre père, et cette pauvre ouvrière qui vous aime comme un frère et que je vaux par le cœur, dites-vous, monsieur, l’oubliez-vous aussi ?… Croyez-moi, épargnez ces tourments à votre famille… Restez ici ; avant ce soir je suis certaine, soit par caution, soit autrement, de vous délivrer de ces ennuis…

— Mais, mademoiselle, en admettant que j’accepte votre offre généreuse… on me trouvera ici.

— Pas du tout… Il y a dans ce pavillon, qui servait autrefois de petite maison (vous voyez, monsieur, dit Adrienne en souriant, que j’habite un lieu bien profane), il y a dans ce pavillon une cachette si merveilleusement bien imaginée, qu’elle peut défier toutes les recherches ; Georgette va vous y conduire ; vous y serez très-commodément, vous pourrez même y écrire quelques vers pour moi, si la situation vous inspire…