Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/103

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— Allons… ma pauvre enfant, qu’y a-t-il ? que vous veut-on encore ? dit M. Baleinier d’un ton patelin, avant de quitter la fenêtre où il se tenait à côté d’Adrienne ; quoi qu’il arrive, comptez toujours sur moi.

Et ce disant, le médecin alla prendre place à côté de M. d’Aigrigny et de M. Tripeaud.

À l’insolente apostrophe de sa tante, mademoiselle de Cardoville avait fièrement redressé la tête.

La rougeur lui monta au front ; impatientée, irritée des nouvelles attaques dont on la menaçait, elle s’avança vers la table où la princesse était assise et dit d’une voix émue à M. Baleinier :

— Je vous attends chez moi le plus tôt possible… mon cher docteur ; vous le savez, j’ai absolument besoin de vous parler.

Et Adrienne fit un pas vers la bergère où était son chapeau.

La princesse se leva brusquement et s’écria :

— Que faites-vous, mademoiselle ?

— Je me retire, madame… Vous m’avez signifié vos volontés, je vous ai signifié les miennes ; cela suffit ; quant aux affaires d’intérêt, je chargerai quelqu’un de mes réclamations.

Mademoiselle de Cardoville prit son chapeau.