Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/145

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de toile qui, montant jusqu’au cou, où ils s’échancraient, tombaient jusqu’à leurs pieds.

L’une, tenant une lampe, avait une longue face rouge et luisante, un gros nez bourgeonné, des petits yeux verts et des cheveux d’une couleur de filasse ébouriffés sous un bonnet d’un blanc sale.

L’autre, jaune, sèche, osseuse, portait un bonnet de deuil qui encadrait étroitement sa maigre figure, terreuse, parcheminée, marquée de petite vérole et durement accentuée par deux gros sourcils noirs ; quelques longs poils gris ombrageaient sa lèvre supérieure.

Cette femme tenait à la main, à demi déployé, une sorte de vêtement de forme étrange en épaisse toile grise.

Toutes deux étaient donc silencieusement entrées par la petite porte au moment où Adrienne, dans son épouvante, s’attachait au grillage de la fenêtre en criant : Au secours !…

D’un signe ces femmes se montrèrent la jeune fille, et pendant que l’une posait la lampe sur la cheminée, l’autre (celle qui portait le bonnet de deuil), s’approchant de la croisée, appuya sa grande main osseuse sur l’épaule de mademoiselle de Cardoville.

Se retournant brusquement, celle-ci poussa