Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/146

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un nouveau cri d’effroi à la vue de cette sinistre figure.

Ce premier mouvement de stupeur passé, Adrienne se rassura presque ; si repoussante que fût cette femme, c’était du moins quelqu’un à qui elle pouvait parler ; elle s’écria donc vivement d’une voix altérée :

— Où est M. Baleinier ?

Les deux femmes se regardèrent, échangèrent un signe d’intelligence et ne répondirent pas.

— Je vous demande, madame, reprit Adrienne, où est M. Baleinier qui m’a amenée ici… je veux le voir à l’instant…

— Il est parti, dit la grosse femme.

— Parti !… s’écria Adrienne, parti sans moi !… Mais qu’est-ce que cela signifie ? mon Dieu !…

Puis, après un moment de réflexion, elle reprit :

— Allez me chercher une voiture…

Les deux femmes se regardèrent en haussant les épaules.

— Je vous prie, madame, reprit Adrienne d’une voix contenue, de m’aller chercher une voiture, puisque M. Baleinier est parti sans moi ; je veux sortir d’ici.

— Allons, allons, madame, dit la grande femme (on l’appelait la Thomas), n’ayant pas