Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/213

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possible, à moins que vous ne préfériez rester une semaine sans approcher du tribunal de la pénitence. »


— Une semaine… juste ciel !… s’écria la femme de Dagobert ; hélas ! je ne sens que trop le besoin de m’en approcher aujourd’hui même, dans le trouble et le chagrin où je suis.

Puis s’adressant aux orphelines :

— Le bon Dieu a entendu les prières que je lui ai faites pour vous, mes chères demoiselles… puisque aujourd’hui même je vais pouvoir consulter un digne et saint homme sur les grands dangers que vous courez sans le savoir… pauvres chères âmes si innocentes et pourtant si coupables, quoiqu’il n’y ait pas de votre faute !… Ah ! le Seigneur m’est témoin que mon cœur saigne pour vous autant que pour mon fils…

Rose et Blanche se regardèrent interdites, car elles ne comprenaient pas les craintes que l’état de leur âme inspirait à la femme de Dagobert.

Celle-ci reprit, en s’adressant à la jeune ouvrière :

— Ma bonne Mayeux, il faut que tu me rendes encore un service.

— Parlez, madame Françoise.

— Mon mari a emporté pour son voyage à