Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/401

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pourrai, je l’espère, vous procurer de l’ouvrage…

— Serait-il possible, mademoiselle ! s’écria la Mayeux ; jamais je n’aurais osé vous demander un pareil service… qui pourtant me sauverait… mais maintenant votre offre généreuse commande presque ma confiance… aussi je dois vous avouer que ce matin même on m’a retiré un travail bien modeste, puisqu’il me rapportait quatre francs par semaine…

— Quatre francs par semaine ! s’écria Florine, pouvant à peine croire ce qu’elle entendait.

— C’était bien peu, sans doute, reprit la Mayeux, mais cela me suffisait… Malheureusement, la personne qui m’employait trouve à faire faire cet ouvrage moyennant un prix encore plus minime…

— Quatre francs par semaine ! répéta Florine, profondément touchée de tant de misère et de tant de résignation ; eh bien ! moi, je vous adresserai à des personnes qui vous assureront un gain d’au moins deux francs par jour…

— Je pourrais gagner deux francs par jour ?… est-ce possible ?…

— Oui, sans doute ;… seulement, il faudrait aller travailler en journée… à moins que vous ne préfériez vous mettre servante.