Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/441

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celles que vous croirez devoir me faire volontairement.

— Ah ! madame… que de bontés ! dit la pauvre Mayeux, ignorant les mille ressources, les mille détours de l’esprit monacal, et se croyant déjà certaine de gagner honorablement un salaire équitable.

— Ce n’est pas de la bonté… c’est de la justice, reprit la mère Sainte-Perpétue, dont l’accent devenait de plus en plus affectueux ; on ne saurait trop avoir de confiance et de tendresse envers de saintes filles comme vous que la pauvreté a encore épurées, si cela peut se dire, parce qu’elles ont toujours fidèlement observé la loi du Seigneur.

— Ma mère…

— Une dernière question, ma chère fille ; combien de fois par mois approchez-vous de la sainte table ?

— Madame, reprit la Mayeux, je ne m’en suis pas approchée depuis ma première communion, que j’ai faite il y a huit ans. C’est à peine si en travaillant chaque jour, et tout le jour, je puis suffire à gagner ma vie ; il ne me reste donc pas de loisir pour…

— Grand Dieu ! s’écria la supérieure en interrompant la Mayeux, et joignant les mains avec tous les signes d’un douloureux étonne-