nant, écoutez-moi attentivement, et nous pourrons combattre une odieuse persécution.
— Oh ! parlez ! parlez ! mademoiselle.
— Le soldat qui a amené les orphelines en France, le père de M. Agricol, est ici ?
— Oui, mademoiselle… Ah ! si vous saviez son désespoir, sa fureur, lorsqu’à son retour il n’a pas retrouvé les enfants qu’une mère mourante lui avait confiés !
— Il faut surtout qu’il se garde d’agir avec la moindre violence ; tout serait perdu… Prenez cette bague (et Adrienne tira une bague de son doigt), remettez-la-lui… Il ira aussitôt… Mais êtes-vous sûre de vous rappeler un nom et une adresse ?
— Oh ! oui, mademoiselle… soyez tranquille ; Agricol m’a dit votre nom une seule fois… je ne l’ai pas oublié : le cœur a sa mémoire.
— Je le vois, ma chère enfant… Rappelez-vous donc le nom du comte de Montbron…
— Le comte de Montbron… Je ne l’oublierai pas.
— C’est un de mes bons vieux amis ; il demeure place Vendôme, no 7.
— Place Vendôme, no 7… Je retiendrai cette adresse.
— Le père de M. Agricol ira chez lui ce soir ; s’il n’y est pas, il l’attendra jusqu’à son retour.