ont été machinalement attirés par une énorme affiche rouge, en tête de laquelle on voyait une panthère noire dévorant un cheval blanc… À cette vue mon sang n’a fait qu’un tour, parce que vous saurez, ma bonne Mayeux, qu’une panthère noire a dévoré un pauvre cheval blanc que j’avais, le compagnon de Rabat-Joie que voilà… et qu’on appelait Jovial…
À ce nom, autrefois si familier pour lui, Rabat-Joie, couché aux pieds de la Mayeux, releva brusquement la tête et regarda Dagobert.
— Voyez-vous… les bêtes ont de la mémoire ; il se le rappelle, dit le soldat en soupirant lui-même à ce souvenir.
Puis s’adressant à son chien :
— Tu t’en souviens donc, de Jovial ?
En entendant de nouveau ce nom prononcé par son maître d’une voix émue, Rabat-Joie grogna et jappa doucement comme pour affirmer qu’il n’avait pas oublié son vieux camarade de route.
— En effet, M. Dagobert, dit la Mayeux, c’est un triste rapprochement que de trouver en tête de cette affiche cette panthère noire dévorant un cheval.
— Ce n’est rien que cela, vous allez voir le reste. Je m’approche de cette affiche, et je lis que le nommé Morok, arrivant d’Allemagne,