Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/557

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de cette fenêtre ;… je cours chercher une pince…

— C’est inutile. On se contente de fermer et de verrouiller en dehors la porte de ce pavillon, que j’habite seule ; il vous sera donc facile de briser la serrure.

— Et dix minutes après, nous serons sur le boulevard, dit le forgeron. Vite, mademoiselle, apprêtez-vous ; prenez un châle, un chapeau, car la nuit est bien froide ; je reviens à l’instant.

— M. Agricol, dit Adrienne les larmes aux yeux, je sais ce que vous risquez pour moi. Je vous prouverai, je l’espère, que j’ai aussi bonne mémoire que vous… Ah !… vous et votre sœur adoptive, vous êtes de nobles et vaillantes créatures… Il m’est doux de vous devoir tant à tous deux… Mais ne revenez me chercher que lorsque les filles du maréchal Simon seront libérées.

— Grâce à vos indications, c’est chose faite, mademoiselle ; je cours chercher mon père et nous revenons vous chercher.

Agricol, suivant l’excellent conseil de mademoiselle de Cardoville, alla prendre, le long du mur de la chapelle, une de ces longues et fortes perches servant aux constructions, l’enleva sur ses robustes épaules et rejoignit lestement son père.