Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/116

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absorbé en songeant qu’aucun autre héritier ne se présentait.

Au milieu de ce profond silence, la pendule placée dans la chambre voisine commença à sonner lentement midi…

Samuel tressaillit… puis poussa un profond soupir…

Quelques secondes encore, et le délai fatal serait expiré.

Rodin, le père d’Aigrigny, Gabriel et le notaire étaient sous le coup d’un saisissement si profond, qu’aucun d’eux ne remarqua combien il était étrange d’entendre la sonnerie de cette pendule…

— Midi !… s’écria Rodin.

Et, par un mouvement involontaire, il posa brusquement ses deux mains sur la cassette, comme pour en prendre possession.

— Enfin !… s’écria le père d’Aigrigny avec une expression de joie, de triomphe, d’enivrement, impossible à peindre.

Puis, il ajouta en se jetant dans les bras de Gabriel, qu’il embrassa avec exaltation :

— Ah ! mon cher fils… que de pauvres vont vous bénir !… Vous êtes un saint Vincent de Paule… Vous serez canonisé… je vous le jure…

— Remercions d’abord la Providence, dit