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IX


Les premiers sont les derniers, les derniers sont les premiers.


La voiture du père d’Aigrigny arriva rapidement à l’hôtel de Saint-Dizier.

Pendant toute la route, Rodin resta muet, se contentant d’observer et d’écouter attentivement le père d’Aigrigny qui exhala les douleurs et les furies de ses déceptions dans un long monologue entrecoupé d’exclamations, de lamentations, d’indignations, à l’endroit des impitoyables coups de la destinée qui ruinent en un moment les espérances les mieux fondées.

Lorsque la voiture du père d’Aigrigny entra dans la cour et s’arrêta devant le péristyle de l’hôtel de Saint-Dizier, on put apercevoir derrière les vitres d’une fenêtre, et à demi cachée par les plis d’un rideau, la figure de la princesse ; dans son ardente anxiété elle venait voir si c’était le père d’Aigrigny qui arrivait. Bien plus, au mépris de toute convenance, cette grande dame d’apparences ordinairement si