— Qui demandez-vous, ma chère fille ?
— M. Rodin, reprit crânement Rose-Pompon en ouvrant ses jolis yeux bleus de toute leur grandeur, et regardant Rodin bien en face.
— Ce n’est pas ici… dit-il en faisant un pas pour descendre. Je ne connais pas… Voyez plus haut ou plus bas.
— Oh ! que c’est joli ! Voyons… Faites donc le gentil, à votre âge ? dit Rose-Pompon en haussant les épaules, comme si on ne savait pas que c’est vous qui vous appelez M. Rodin.
— Charlemagne, dit le socius en s’inclinant, Charlemagne, pour vous servir, si j’en étais capable.
— Vous n’en êtes pas capable, répondit Rose-Pompon d’un ton majestueux.
Et elle ajouta d’un air narquois :
— Nous avons donc des cachettes à la minon-minette, que nous changeons de nom ?… Nous avons peur que maman Rodin nous espionne ?
— Tenez, ma chère fille, dit le socius en souriant d’un air paternel, vous vous adressez bien : je suis un vieux bonhomme qui aime la jeunesse… la joyeuse jeunesse… Ainsi, amusez-vous, même à mes dépens… mais laissez-moi passer, car l’heure me presse…
Et Rodin fit de nouveau un pas vers l’escalier.