Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/234

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— M. Rodin, dit Rose-Pompon d’une voix solennelle, j’ai des choses très-importantes à vous communiquer, des conseils à vous demander sur une affaire de cœur…

— Ah çà ! voyons, petite folle, vous n’avez donc personne à tourmenter dans votre maison que vous venez dans celle-ci ?

— Mais je loge ici, M. Rodin, répondit Rose-Pompon en appuyant malicieusement sur le nom de sa victime.

— Vous ? ah bah ! j’ignorais un si joli voisinage.

— Oui… je loge ici depuis six mois, M. Rodin.

— Vraiment ! et où donc ?

— Au troisième, dans le bâtiment du devant, M. Rodin…

— C’est donc vous qui chantiez si bien tout à l’heure ?

— Moi-même, monsieur.

— Vous m’avez fait le plus grand plaisir, en vérité.

— Vous êtes bien honnête, M. Rodin.

— Et vous logez avec votre respectable famille, je suppose ?

— Je crois bien, M. Rodin, dit Rose-Pompon en baissant les yeux d’un air ingénu ; j’habite avec grand-papa Philémon et grand’maman Bacchanal… une reine, rien que ça.