Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/235

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Rodin avait été jusqu’alors assez gravement inquiet, ignorant de quelle manière Rose-Pompon avait surpris son véritable nom ; mais en entendant nommer la reine Bacchanal et en apprenant qu’elle logeait dans cette maison, il trouva une compensation à l’incident désagréable soulevé par l’apparition de Rose-Pompon ; il importait en effet beaucoup à Rodin de savoir où trouver la reine Bacchanal, maîtresse de Couche-tout-Nu et sœur de la Mayeux, de la Mayeux signalée comme dangereuse depuis son entretien avec la supérieure du couvent, et depuis la part qu’elle avait prise aux projets de fuite de mademoiselle de Cardoville. De plus, Rodin espérait, grâce à ce qu’il venait d’apprendre, amener adroitement Rose-Pompon à lui confesser le nom de la personne dont elle tenait que M. Charlemagne s’appelait M. Rodin.

À peine la jeune fille eut-elle prononcé le nom de la reine Bacchanal, que Rodin joignit les mains, paraissant aussi surpris que vivement intéressé.

— Ah ! ma chère fille, s’écria-t-il, je vous en conjure, ne plaisantons pas… S’agirait-il, par hasard, d’une jeune fille qui porte ce surnom et qui est sœur d’une ouvrière contrefaite ?…

— Oui, monsieur, la reine Bacchanal est son