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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/286

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a été éloigné, et le jeune Indien livré à ses ennemis.

— Et à cette heure… où est-il ?

— Je n’ai que de vagues renseignements ; je sais seulement qu’il est à Paris ; mais je ne désespère pas de le retrouver ; je ferai ces recherches avec une ardeur presque paternelle ; car on ne saurait trop aimer les rares qualités de ce pauvre fils de roi. Quel cœur ! ma chère demoiselle ! quel cœur ! oh ! c’est un cœur d’or, brillant et pur comme l’or de son pays.

— Mais il faut retrouver le prince, monsieur, dit Adrienne avec émotion. Il faut ne rien négliger pour cela, je vous en conjure ; c’est mon parent… il est seul ici… sans appui, sans secours.

— Certainement, reprit Rodin avec commisération, pauvre enfant… car c’est presque un enfant… dix-huit ou dix-neuf ans… jeté au milieu de Paris, dans cet enfer ;… avec ses passions neuves, ardentes, sauvages, avec sa naïveté, sa confiance, à quels périls ne serait-il pas exposé !

— Mais il s’agit d’abord de le retrouver, monsieur, dit vivement Adrienne, ensuite nous le soustrairons à ces dangers… Avant d’être enfermée ici, apprenant son arrivée en France, j’avais envoyé un homme de confiance lui of-