Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/350

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

droit à une réparation… il l’aura. Oh ! il l’aura.

Ce disant, Dagobert sortit précipitamment de la chambre, traversa deux pièces en courant, gagna l’escalier, le descendit rapidement et atteignit Rodin à la dernière marche.

— Monsieur, lui dit le soldat d’une voix émue en le saisissant par le bras, il faut remonter tout de suite.

— Il serait pourtant bon de vous décider à quelque chose, mon cher monsieur, dit Rodin en s’arrêtant avec bonhomie : il y a un instant vous m’ordonniez de m’en aller, maintenant il s’agit de revenir. À quoi nous arrêtons-nous ?

— Tout à l’heure, monsieur, j’avais tort, et quand j’ai un tort, je le répare. Je vous ai injurié, maltraité devant témoins… Je vous ferai mes excuses devant témoins.

— Mais, mon cher monsieur… je vous… rends grâce… je suis pressé…

— Qu’est-ce que cela me fait que vous soyez pressé ?… Je vous dis que vous allez remonter tout de suite… ou sinon… ou sinon, reprit Dagobert en prenant la main du jésuite et en la serrant avec autant de cordialité que d’attendrissement, ou sinon le bonheur que vous me causez en me rendant ma croix ne sera pas complet.