Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/400

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

daignât de répondre au métis, soit qu’absorbé dans ses rêveries il ne l’eût pas entendu.

L’Étrangleur se tut, s’accroupit sur le tapis, puis, les jambes croisées, les coudes appuyés sur ses genoux, son menton dans ses deux mains et les yeux incessamment fixés sur Djalma, il attendit la réponse ou les ordres de celui dont le père était surnommé le Père du Généreux.

Comment Faringhea, ce sanglant sectateur de Bhowanie, divinité du meurtre avait-il accepté ou recherché des fonctions si humbles ?

Comment cet homme, d’une portée d’esprit peu vulgaire, cet homme dont l’éloquence passionnée, dont la féroce énergie, avaient recruté tant de séides à la bonne œuvre, s’était-il résigné à une condition si subalterne ?

Comment enfin cet homme, qui, profitant de l’aveuglement du jeune prince à son égard, pouvait offrir une si belle proie à Bhowanie, respectait-il les jours du fils de Khadja-Sing ?

Comment enfin s’exposait-il à la fréquente rencontre de Rodin, dont il était connu sous de fâcheux antécédents ?

La suite de ce récit répondra à ces questions.

L’on peut seulement dire à cette heure qu’après un long entretien qu’il avait eu la surveille