Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/401

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avec Rodin, l’Étrangleur l’avait quitté, l’œil baissé, le maintien discret.

Après avoir gardé le silence pendant quelque temps, Djalma, tout en suivant du regard la bouffée de fumée blanchâtre qu’il venait de lancer dans l’espace, s’adressant à Faringhea sans tourner les yeux vers lui, lui dit dans ce langage à la fois hyperbolique et concis assez familier aux Orientaux :

— L’heure passe ;… le vieillard au cœur bon n’arrive pas ;… mais il viendra… Sa parole est sa parole…

— Sa parole est sa parole, monseigneur, répéta Faringhea d’un ton affirmatif ; quand il a été vous trouver il y a trois jours dans cette maison où ces misérables, pour leurs méchants desseins, vous avaient conduit traîtreusement endormi, comme ils m’avaient endormi moi-même… moi, votre serviteur vigilant et dévoué… il vous a dit : « L’ami inconnu qui vous a envoyé chercher au château de Cardoville m’adresse à vous, prince ; ayez confiance, suivez-moi ; une demeure digne de vous vous est préparée. » Il vous a dit encore, monseigneur : « Consentez à ne pas sortir de cette maison jusqu’à mon retour ; votre intérêt l’exige ; dans trois jours vous me reverrez, alors toute liberté vous sera rendue… » Vous avez con-