Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/436

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choses au pis, ait une arrière-pensée, qu’il espère être généreusement rémunéré par nous, soit ; mais jusqu’à présent, son désintéressement a été complet…

— C’est encore vrai, mademoiselle, dit la pauvre Mayeux, obligée, comme Adrienne, de se rendre à l’évidence des faits accomplis.

— À cette heure, examinons la possibilité d’une trahison. Se réunir à l’abbé d’Aigrigny pour me trahir ? Mais me trahir : où ? comment ? sur quoi ? Qu’ai-je à craindre ? N’est-ce pas, au contraire, l’abbé d’Aigrigny et madame de Saint-Dizier qui vont avoir à rendre un compte fâcheux à la justice du mal qu’ils m’ont fait ?

— Mais alors, mademoiselle, comment expliquer la rencontre de deux hommes qui ont tant de motifs d’aversion et d’éloignement ?… D’ailleurs, cela ne cache-t-il pas quelque projet sinistre ? Et puis, mademoiselle, je ne suis pas la seule à penser ainsi…

— Comment cela ?

— Ce matin, en entrant, j’étais si émue, que mademoiselle Florine m’a demandé la cause de mon trouble ; je sais, mademoiselle, combien elle vous est attachée.

— Il est impossible de m’être plus dévouée ; récemment encore, vous m’avez vous-même