Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/529

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’horizon de la compassion s’élargit ; l’on arrive ainsi à comprendre les douleurs morales ; l’on reconnaît alors que souvent les riches ont de terribles peines, et c’est déjà une communion sympathique que la fraternité d’infortune.

« Hélas ! eux aussi perdent et pleurent amèrement des enfants idolâtrés, des maîtresses chéries, des mères adorables ; chez eux aussi, parmi les femmes surtout, il y a, au milieu du luxe et de la grandeur, bien des cœurs brisés, bien des âmes souffrantes, bien des larmes dévorées en secret…

« Qu’ils ne s’effrayent donc pas…

« En s’éclairant… en devenant leur égal en intelligence, le peuple apprend à plaindre les riches s’ils sont malheureux et bons… et à les plaindre davantage encore s’ils sont heureux et méchants. »




« …Quel bonheur !… quel beau jour ! Je ne me possède pas de joie. Oh ! oui, l’homme est bon, est humain, est charitable. Oh ! oui, le Créateur a mis en lui tous les instincts généreux… et à moins d’être une exception mons-