Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/566

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les uns contre les autres ? s’écria Olivier ; vous espériez donc que nous aurions fait cause commune avec les gens que l’on excite contre la fabrique, et que…

Le jeune homme ne put continuer.

Une terrible explosion de cris, de hurlements, de sifflets, ébranla le cabaret.

Au même instant la porte s’ouvrit brusquement, et le cabaretier, pâle, tremblant, se précipita dans le cabinet en s’écriant :

— Messieurs !… est-ce qu’il y a quelqu’un parmi vous qui appartienne à la fabrique de M. Hardy ?

— Moi…, dit Olivier.

— Alors vous êtes perdu !… voilà les Loups qui arrivent en masse, ils crient qu’il y a ici des Dévorants de chez M. Hardy, et ils demandent bataille… à moins que les Dévorants ne renient la fabrique et qu’ils ne se mettent de leur bord.

— Plus de doute, c’était un piége !… s’écria Olivier en regardant Morok et Couche-tout-Nu d’un air menaçant, on comptait nous compromettre si mes camarades étaient venus !

— Un piége… moi ?… Olivier, dit Couche-tout-Nu en balbutiant, jamais !

— Bataille aux Dévorants ou qu’ils viennent avec les Loups ! cria tout d’une voix la