Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/603

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mun des ressources individuelles, qui procurent ainsi une somme de bien-être impossible à réaliser sans cette association. Or, si mes deux cent soixante ouvriers, au lieu de faire deux cent soixante cuisines détestables, s’associent pour n’en faire qu’une pour tous, mais très-bonne, grâce à des économies de toute sorte, quel avantage pour moi… et pour eux ! Deux ou trois ménagères suffiraient chaque jour, aidées par des enfants, à préparer les repas ; au lieu d’acheter le bois, le charbon par fractions, et de le payer le double[1] de sa valeur, l’association de nos ouvriers ferait, sous ma garantie (leurs salaires me garantiraient à mon tour), de grands approvisionnements de bois, de farine, de beurre, d’huile, de vins, etc., en s’adressant directement aux producteurs. Ainsi ils payeraient trois ou quatre sous la bouteille d’un vin pur et sain, au lieu de payer douze et quinze sous un breuvage empoisonné. Chaque semaine, l’association achèterait sur pied un bœuf et quelques moutons, les ménagères feraient le pain, comme à la campagne ;

  1. Nous avons dit que la voie de bois en falourdes ou cotrets revenait au pauvre à quatre-vingt-dix francs ; il en est de même de tous les objets de consommation pris en détail, le fractionnement et le déchet étant à son désavantage.