Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/634

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— Or, en honnête homme, je viens vous rendre un service.

— Et ce service… monsieur ?

— Je viens vous dévoiler une infâme trahison… dont vous avez été victime.

— Je crois que vous vous trompez, monsieur.

— J’ai les preuves de ce que j’avance.

— Les preuves ?

— Les preuves écrites… de la trahison que je viens dévoiler… je les ai là, répondit Rodin ; en un mot un homme que vous avez cru votre ami… vous a indignement trompé, monsieur.

— Et le nom de cet homme ?

— M. Marcel de Blessac, dit Rodin.

À ces mots, M. de Blessac tressaillit, devint livide, et resta foudroyé.

À peine put-il murmurer d’une voix altérée :

— Monsieur…

M. Hardy, sans regarder son ami, sans s’apercevoir de son trouble effrayant, le saisit par la main et lui dit vivement :

— Silence !… mon ami.

Puis l’œil étincelant d’indignation, et s’adressant à Rodin qu’il n’avait pas cessé de regarder en face, il lui dit d’un air de mépris écrasant :

— Ah !… vous accusez M. de Blessac ?

— Je l’accuse, répondit nettement Rodin.

— Le connaissez-vous ?