Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/636

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— Marcel ! s’écria M. Hardy avec effroi et les traits bouleversés par ce coup imprévu. Marcel !… comme vous êtes pâle !… vous ne répondez pas !

— Marcel !… vous êtes M. de Blessac ! s’écria Rodin en feignant un étonnement douloureux. Ah ! monsieur… si j’avais su.

— Mais, vous n’entendez donc pas cet homme, Marcel ? s’écria M. Hardy. Il dit que vous m’avez trahi d’une manière infâme…

Et il saisit la main de M. de Blessac.

Cette main était glacée.

— Oh ! mon Dieu !… mon Dieu !… dit M. Hardy en se reculant avec horreur. Il ne répond rien… rien…

— Puisque je me trouve en face de M. de Blessac, reprit Rodin, je suis obligé de lui demander s’il ose nier avoir adressé plusieurs lettres rue du Milieu-des-Ursins, à Paris, sous le couvert de M. Rodin.

M. de Blessac resta muet.

M. Hardy, ne voulant pas encore croire à ce qu’il voyait, à ce qu’il entendait, ouvrit convulsivement la lettre que venait de lui remettre Rodin et en lut quelques lignes… entremêlant çà et là sa lecture d’exclamations qui peignaient sa douloureuse stupeur.

Il n’eut pas besoin d’achever la lettre pour