Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/640

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Et Rodin se hâta d’aller rejoindre son fiacre.

À cet instant, le vent, qui continuait à s’élever, apporta jusqu’à l’oreille du jésuite le bruit plus rapproché du chant de guerre des Loups.

Après avoir un instant écouté attentivement cette rumeur lointaine, le pied sur le marchepied, Rodin dit en s’asseyant dans la voiture :

— À l’heure qu’il est, le digne Josué Van Dael de Java ne se doute guère qu’en ce moment ses créances sur le baron Tripeaud sont en train de devenir excellentes.

Et le fiacre reprit le chemin de la barrière.

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Plusieurs ouvriers, au moment de se rendre à Paris, pour porter la réponse de leurs camarades à d’autres propositions relatives aux sociétés secrètes, avaient eu besoin de conférer à l’écart avec le père du maréchal Simon ; de là le retard de sa conversation avec son fils.

Le vieil ouvrier, contre-maître de la fabrique, occupait deux belles chambres situées au rez-de-chaussée, à l’extrémité de l’une des ailes de la maison commune ; un petit jardin d’une quarantaine de toises, qu’il s’amusait à cultiver, s’étendait au-dessous des fenêtres ; la porte vitrée qui conduisait à ce parterre étant restée ouverte, laissait pénétrer les rayons déjà chauds du soleil de mars dans le modeste appartement