Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/127

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s’afficheraient-ils en si mauvaise compagnie, à la face de tout Paris ?

— En effet, dit Adrienne avec un sourire amer, leur ingénuité est si touchante !… Il faut les plaindre.

— Mais, c’est qu’elle est malheureusement charmante, cette petite, avec sa robe décolletée et ses bras nus, dit la marquise ; cela doit avoir seize ou dix-sept ans au plus. Regardez-la donc, ma chère Adrienne, quel dommage !…

— Vous êtes dans un jour de charité, vous et votre mari, ma chère Julie, répondit Adrienne ; il faut plaindre ces Indiens… plaindre cette créature… Voyons, qui plaindrons-nous encore ?

— Nous ne plaindrons pas ce bel Indien au turban rouge et or, dit le marquis en riant, car, si cela dure… la petite aux rubans cerise va l’embrasser… Par ma foi ! voyez comme elle se penche vers son sultan…

— Ils sont très-amusants, dit la marquise en partageant l’hilarité de son mari, et en lorgnant Rose-Pompon.

Puis elle reprit au bout d’une minute, en s’adressant à Adrienne :

— Je suis certaine d’une chose, moi ;… c’est que, malgré ses mines évaporées, cette